Et meilleurs voeux à tous

Jean n'était pas de ceux qui traînent au lit une fois qu'ils ont l'oeil ouvert. Fidèle à cette pratique qu'il avait faite sienne bien avant de la redécouvrir sous la plume de Marc-Aurèle, il se faisait un plaisir, aussitôt éveillé, d'aller saisir la beauté de la nature à son moment le plus sublime : lorsque le soleil n'a pas encore dépassé l'horizon, mais ne tardera plus. En descendant vers la taverne, les rues étaient désertes, l'air frais et neuf, la petite forêt dominant le village animée de ce tintamarre plus habituel des forêts de l'hémisphère Sud. Il se rappelait un de ces ports du Sud qu'il avait fréquentés autrefois, comme Port St-John's, sur l'océan indien, ou la Guaiba devant Porto Alegre, ...
C'était la même communion dans la lumière et la chaleur retroiuvées avec le retour de l'astre solaire un temps perdu. Et oui, se dit-il en respirant avec délice le parfum sucré de la rosée, nunancé d'iode plus amer ou poivré, il n'y a pas de temps sans doute pour tous ces êtres vivavnts qui nichent, mangent, s'aiment, jouent, fuient, meurent toujours ici et maintenant, sans attendre quoi que ce soit, puisqu'il ne connaissent pas vraiment la frustration ... Pas d'attente, pas de temps. Peut-être lorsqu'ils ont faim, espèrent-ils, sont-ils impatients eux-aussi comme les humains ? Lorsqu'ils ont froid, attendent-ils le printemps ? Sages animaux, dont la sagesse ne viendrait que de l'inconscience. Mais sont-ils vraiment inconscients ? Jean, qui les avait beaucoup observés lorsqu'il courait les bois dans son enfance, en doutait fortement.
C'est ainsi que chemin faisant, il devisait à part lui-même. Et devisant, il faisait chemin vers la taverne.
Poussant la porte, il pénétra dans la salle comme un explorateur se risque dans la forêt équatoriale, se frayant un chemin parmi les chaises renversées et les bonbonnes vides, repoussant de -ci, de-là, des tables rassemblées au fil des groupes de fêtards la veille au soir.
- L'année dernière, pour les adeptes du calendrier romain, se dit-il en souriant. La fête avait été formidable, puis son ressac s'était retiré.
Attablé près de la fenêtre, il se mit à méditer sur la tempête qui couvrait la mer d'écume jusqu'à l'horizon. Tranquiille, satisfait d'être au port à cette heure. Qu'il est doux pour un marin d'être sur le rivage lorsque se déchaînent les éléments ...

Potter était dans la taverne , il leva son verre

- bonne année

Jean reconnut sans se retourner la voix amicale et impétueuse, à nulle autre comparable, du Commodore Potter. En voilà un autre qui ne dormait déjà plus à cette heure, à moins qu'il soit resté la quille ensablée sur un haut fond de rhum ...
C'était un heureux présage, car Jean appréciait le Commodore, qui l'avait précédé dans ses fonctions de diplomate. Il se retourna, et d'un large sourire, renvoya à Potter son chaleureux salut.

- Meilleurs voeux pour vous et votre compagne, frère, que 1608 vous soit favorable en toutes choses !

- Je te remercie Jean ! Je prie aussi pour que les lers te soient favorables .

Potter posa sa main sur son manton et dit :

- Mon ami , quand te verra t'on enfin avec une femme ?

il éclata de rire

A ce moment-là, une bourrasque d'air chargé d'embruns pénétra à gand fracas dans la salle, et la porte de la taverne se referma tout aussi brusquement avec un claquement qui ébranla les murs de terre crue. Les deux hommes sursautèrent, mais Jean reprit aussitôt sa posture paisible. Un sourire énigmatique éclairait la clairière laissée libre sur le haut de son visage par sa barbe hirsute.

- Mon ami Commodore, à cette question, tu vas recevoir une réponse de la fille du chef des Nukaks, qui se trouve être aussi ma femme, Montserrat, et la mère de notre fille, Mantani. Montserrat, je te présente le Commodore Potter, qui se demandait à l'instant pourquoi l'on ne te voit pas plus souvent avec moi, si bien que j'ai l'air d'un célibataire endurci ...

Montserrat glissait sans aucun bruit dans la pièce encombrée, sans effleurer aucun objet, sans rencontrer apparemment aucun obstacle comme si elle avait le don de traverser la matière en pur esprit. Jean était tout aussi subjugué qu'au premier jour par cette femme aussi féline que la plus sauvage des panthères noires, aussi redoutable qu'un naja lorsqu'elle maniait ses fléchettes au curare, mais d'une sagesse qui ne se trouve plus aujourd'hui que chez les peuples dits primitifs. Pour l'heure, elle souriait elle aussi au Commodore, et ses cheveux d'un noir bleuté ménageaient le plus beau des écrins à son visage sombre et à ses yeux étincelants, tels deux diamants.

- Mon cher Jean, si je n'étais pas là pour protéger et nourrir notre Mantani chérie, qui le ferait ? Je suis enchantée de faire votre connaissance, Commodore Potter. Cela me donne aussi l'occasion de vous présenter mes meilleurs voeux de bonheur en ce début d'année 1608 !

Potter était subjugué par le personnage ... Elle se mouvait avec la grâce du félin ... Elle était aussi très belle .

Potter se plia en signe de réverensce

- Je vous souhaite le bonjour madame , je suis très heureux de faire votre connaissance e vous souhaite une bonne année également .

il dit en s addressat a jean

- Décidemet , tu m'épate , moi qui e prenait pour un célibataire en puissance HAHAHA

il termina en s'aaddressant au taverier :

- Tavernier , un verre pour moi à Jean et sa compagne !

- Non, vois-tu mon frère Potter, je regretterais de passer à côté d'une moitié de l'Humanité sans en saisir tout le sel.

- Quant à moi, j'aurais perdu cette chance de cotoyer l'être que j'admire le plus au monde ... Alors qu'avec Jean, je ne m'ennuie jamais ! Même si parfois, ce n'est pas sans danger de le suivre, comme au large de Curacao lorsque nous avons perdu la Coral Princess, ou dans ce combat contre Flint, quelle furie ! Enfin, nous sommes tous là c'est le principal, n'est-ce pas Commodore. Quels sont donc vos projets pour cette année nouvelle ?

- le principal en effet est que nous soyons tous la ... Ou presque...

il repenssa à ses amis tombés au combats , capitaines morts ayant servit le calamar ... Un jour , il serait assurément de ceux la .

- Pour la nouvelle année , mes objectifs sont encore indéfinis , tout ce que je sais c'est que je veux un navire plus gros .

- Alors, il va vous falloir travailler plus pour gagner plus. Et comment va votre compagne, que nous ne voyons pas souvent ici, elle non plus ? s'enquit Montserrat qui souvent avait entendu parler de cette femme dans la vie du mystérieux Potter ...

- HAHA Ellanor va , vient ... La , je suis étonné , je croyais qu'elle serait ici avant moi ... Apparament , elle est encore en retard ... Mais , elle vient rarement dans une taverne , peut etre qu'elle ne retrouve plus la porte d'entrée ....